Ventre tendu et douloureux, diarrhées intempestives, ballonnements, flatulences… ça vous parle ? Rien d’étonnant, ces désagréments sont le quotidien de millions de personnes. Avant d’envisager les moyens naturels pour les soulager, interrogeons-nous sur l’origine de ces troubles, souvent rangés sous l’appellation « syndrome de l’intestin irritable ».
Le syndrome de l’intestin irritable : c’est quoi exactement ?
On entend souvent dire que les problématiques intestinales sont liées au stress et/ou à une mauvaise alimentation, et c’est en majeure partie vrai. Aujourd’hui, le syndrome de l’intestin irritable (SII) coche les cases des différents critères de Rome-III (groupe de travail en Gastroentérologie) : douleur abdominale récurrente, ballonnements, modification de la fréquence et apparence des selles, évacuation anormale assortie d’un soulagement par la défécation… entre autres.
Au vu de ces éléments, le syndrome de l’intestin irritable s’envisage davantage comme le gros titre de nombreuses problématiques intestinales chroniques : hypersensibilité viscérale, hyperperméabilité (intestin perméable), inflammation, altération du microbiote… Et si le syndrome de l’intestin irritable n’était pas « simplement » un déséquilibre général de notre écosystème intestinal ?
C’est ce que l’on appelle une dysbiose, soit l’inverse de la symbiose (= l’équilibre parfait). La dysbiose intestinale regroupe un bon nombre de pathologies chroniques, plus ou moins importantes. Les plus sévères restant les maladies regroupées sous l’appellation MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin) notamment la Rectocolite Hémorragique (inflammation et fragilité de la paroi interne du rectum, et parfois du gros colon) et la Maladie de Crohn (ulcérations et micro-abcès des parois intestinales).
Zoom sur le microbiote intestinal
Communément connu sous le nom de « flore intestinale », on nomme nos intestins « microbiote » car au-delà du leur paroi, ils sont peuplés de millions de bactéries. A peu de choses près : 1014 millions, soit un équivalent bien plus élevé que le nombre de nos cellules… Vertigineux n’est-ce pas ?
Le microbiote intestinal humain est constitué à 95% de bactéries, chaque population bactérienne ayant un rôle bien défini : les BACTEROÏDES pour la digestion des lipides et des protéines, les PREVOTELLA pour la digestion des glucides et les RUMINOCOCCUS pour la dégradation des parois végétales (fibres).
Dès lors que son environnement est perturbé, cet écosystème intestinal particulièrement sensible aux changements extérieurs et intérieurs, entre dans cet état de dysbiose. Par exemple, une population dont on entend souvent parler : le Candida albicans. Cette bactérie (plus précisément levure) est naturellement présente dans nos intestins, elle n’a donc rien d’un ennemi à la base ! Simplement, c’est la surpopulation de cette bactérie qui va rompre l’état de symbiose et entraîner une série de problématiques que beaucoup connaissent très bien : champignons dermatologiques, mycoses vaginales, diarrhées chroniques, prise de poids, fatigue, fringales sucrées… bref, la liste est longue !
Par ailleurs, dans les états inflammatoires chroniques (aux multiples causes) : la barrière intestinale peut devenir poreuse, c’est-à-dire que l’épithélium intestinal ne fait plus son travail et laisse ainsi passer dans le sang des molécules, organismes ou autres éléments, qui ne sont pas sensés la traverser. C’est ainsi que l’on peut voir apparaître la célèbre maladie coeliaque (intolérance au gluten), les diverses intolérances alimentaires ou autres allergies nutritionnelles.
A noter que nos intestins ne servent pas uniquement à digérer les aliments que nous ingérons : ils sont le siège d’une grande partie de notre système immunitaire (la flore intestinale abrite la plus grande partie de nos cellules immunitaires) et fabrique également des neurotransmetteurs : d’où le nom de deuxième cerveau (ou système nerveux entérique).
L’avantage de cette merveille qu’est notre microbiote, c’est qu’il peut se réadapter et retrouver son équilibre originel : rien n’est immuable !
Alors, comment fait-on pour le réguler ?
Tout comme notre ADN et nos empreintes digitales, chaque microbiote intestinal est unique. Peu utile donc, de vouloir passer par un traitement standardisé… Chaque protocole doit être adapté à la personne, son terrain et sa physiologie.
Il existe 1001 façons de rétablir la symbiose d’un microbiote et cela passe avant tout par un changement de mode de vie (sommeil, stress, angoisses, …) et d’alimentation : ce sont les deux facteurs à analyser et réguler en premier lieu. Car oui, notre microbiote dépend en très grande partie de notre mode de vie et de ce que nous mangeons.
Par la suite, merveilles de la nature elles aussi, les plantes peuvent largement y contribuer, qu’elles soient sous forme de gemmothérapie (bourgeons), huiles essentielles, tisanes ou encore compléments alimentaires. Sans oublier les minéraux et oligo-éléments, les exercices de respiration/méditation, l’activité sportive et bien d’autres techniques que l’on utilise en Naturopathie.
Conclusion : si vous souffrez du « syndrome de l’intestin irritable » et que vous avez du mal à vous sortir de ce quotidien douloureux, n’hésitez pas à prendre rendez-vous !
Prenons soin de vous
Une réponse sur “Le syndrome de l’intestin irritable : la réalité”
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